Ni fleur, ni couronne.

Publié le par Roger SAINT POL

Ni fleur, ni couronne.

Comment est-il possible que le maire d’un village d‘un peu plus d’un millier d’habitants (entre 1100 et 1200), mette tout en œuvre pour saborder SA bibliothèque municipale. De prime abord, la question peut surprendre. Mais une plongée dans le « passé » évitera de n’en rien perdre. Il y a une quinzaine d’années, à l’initiative de l’ancien directeur d’école et adjoint au maire, la bibliothèque locale subit son lifting qui la propulse aujourd’hui, à près de 300 adhérents. Son malheur est là. Trop important et la crainte qu’elle fasse de l’ombre. Donc un crime de lèse-majesté. Imputable … aux bénévoles. Il faut insister sur le mot « bénévoles », car ils n’ont rien à gagner. Pas de photos à tire larigot et même pas de photo du tout. Pas même un post-it. A l’écart des ou du média. Uniquement l’amour de la culture, et la lecture en particulier. Près de 300 adhérents ! C’est plus que de votants aux dernières élections. C’est sans rapport, mais quand même !

 

Autre malheur : l’école ! Trop petite, toujours et encore. En 2016 et après moult tergiversations, le maire finit par concéder à l’extension de son école. D’abord à jouer la montre, au CM de juin 2016 : « les murs ne sont pas extensibles » en réponse aux enseignantes. Ils le sont 6 mois plus tard. Le « mot  du maire » au Bulletin municipal de janvier 2017 : « Au vu de l’augmentation des effectifs scolaires, il a été décidé de transformer le préau en salle de classe et de créer deux nouveaux préaux (un dans chaque cour). Nous aimerions que ces travaux puissent se faire pendant les vacances d’été, afin de démarrer la prochaine année scolaire dans de bonnes conditions. » Tout y est. C’est « au vu de l’augmentation des effectifs scolaires », et non pas de l’explosion démographique et surtout de celle des naissances. « Il a été décidé » ! Qui il ? Pas le conseil municipal. Ou alors à huis-clos !!! « Nous aimerions, ... ». On est passé du « il » neutre à nous « en partage de responsabilité » ? Qui nous ? « Les travaux puissent se faire pendant les vacances d’été …» Une présentation en trompe l’œil car aux mêmes date le CM votait « le choix de l’architecte ». A l’unanimité ! Résultat, il faudra patienter une année encore.

 

« On a eu un afflux depuis une dizaine d’année de population jeune qui a des enfants d’âge scolaire. C’est la raison pour laquelle il y a eu ce pic. On peut penser que dans quelques années, non seulement ça va se stabiliser, mais ça va décroître, inévitablement. » Ces propos très visionnaires (!) sont ceux du maire de Poncins sur les ondes de France Bleue. Ils sont tenus le 20 avril 2018. 4 mois avant la mise en exploitation et alors que nos chroniques pronostiquaient leur insuffisance. « Il y a eu ce pic ». Le pic est à venir.

2019, il manque 1 classe. Les murs ne sont pas extensibles …. Stop ! On nous l’a déjà fait celle-là. La nouvelle salle de classe ira dans les communs de l’école, à la rentrée 2019. Retour à la situation d’avant. Ils ne seront pas dépaysés !

 

2020, les élections municipales approchent. Les uns subodorent un problème à l’école et vont l’étudier …. Les sortants, détournent la tête ou mieux, l’enfouissent dans le sable (de la cour d’école). Pour mieux cacher les sombres réalités.

Les élections passées, l’information peut fuiter. Par étapes. Au conseil d’école d’abord, mais sans publicité excessive. La bibliothèque bien plus tard, au détour d’un banal sujet. Le CM, encore après. Le 19 juin : « Le conseil municipal est satisfait qu’une solution ait été trouvée pour la création d’une 6ème classe. La 6ème classe sera dans la bibliothèque. La bibliothèque ira à l’ancienne bibliothèque près de la salle communale. » Cette déclaration recèle 2 mensonges. La satisfaction des élus qu’ils découvrent au compte rendu. Cette satisfaction restera coincée au travers de la gorge des néophytes.

Le 2ème mensonge, c’est l’annonce du transfert de la bibliothèque. Une annonce qui en restera au stade de l’annonce. Simplement parce que ça n’est pas possible. Certes, on met tout en œuvre pour laisser croire son contraire. Des indices semés comme dans un mauvais polar. « Les bénévoles m’ont tuer ». Ainsi, les collaborateurs sont brutalement soumis à la dure épreuve des punchingballs. Ils sont dans les cordes dès le 1er round. Le jet de l’éponge est proche. Ils résistent car la ficelle est trop grosse. Ils ont compris le sens de la manœuvre. Mais la résistance a ses limites. De guerre lasse, elle finit par céder et ce coup au foie les acheva : « Il n’y a pas eu de demande des responsables de la bibliothèque ».

Le CM prend connaissance du courrier de la démission collective avec ce style typiquement local : « du courrier de Guilaine SAINT POL annonçant sa démission, ainsi que celles des personnes bénévoles au sein de la bibliothèque municipale. » Une formulation destinée à tromper le lecteur en détournant son attention vers ce qui suggère une démarche individuelle. Elle est non-seulement collective, elle est aussi unanime. Unanime, un mot trop lourd en responsabilités pour qui veut accabler son prochain. Unanime aussi, le silence mortifère du sacrifice. Pas même une prière. Ni éloge funèbre. Ni rubrique nécrologique. Une grande sobriété !

 

La suite ? Oui, que se passe-t-il après une démission collective ? D’abord, une démission collective traduit pour le moins un malaise. Présentement, c’est une réaction à une intention délibérée. « La bibliothèque ira à l’ancienne bibliothèque près de la salle communale. » est un mensonge. Un miroir aux alouettes. Elle ne devait pas y aller. Elle n’ira pas ! La démission date du 12 avril 2021. Près de 3 mois plus tard, il n’y a pas eu le moindre geste. On peut considérer la cause entendue.

 

Question, pourquoi ? Pourquoi cette pitoyable mise en scène ?

Certes, la bibliothèque n’est pas la tasse de thé de la mairie, mais ce n’est pas une raison. Comme pour la CCAS ? Peut-être, mais ce n’est toujours pas suffisant.

Trop petite. Un rapport m² / adhérent dérisoire, et une armoire à glaces d’un autre temps, exigence du maire qui encombre l’espace et milite pour cette mise en scène. Possible !

L’impossibilité d’animation avec les enfants comme dans toute bibliothèque qui se respecte. Non !

Contraire à la convention avec le Conseil Départemental. Sûrement pas.

Plus crédible, ce panneau PRIVE qu’on a réussi à cacher du public depuis 2014, et dont nous avons été les seuls à révéler le secret exposé aux regards de tous. 1 Poncinois sur 4, faut-il le rappeler. Insupportable !

Plus sérieux encore, l’accès des Personnes à Mobilité Réduite qui ne répond pas aux normes. Et pour solution annoncée le passage par la salle des fêtes. Parmi les convives ! (sans rire).

C’est donc tout le bâtiment qui est condamné.

 

Puisqu’il ne faut rien perdre du passé, rappelons que la commune de Poncins n’a pas su profiter de l’opportunité qui lui était offerte de la reconstruction de la salle des fêtes au Champ de foire (le terrain vague comme l’a nommé le comité de fleurissement départemental), d’un bâtiment modulaire offrant des possibilités multiples, en particulier pour l’école, la bibliothèque, des locaux pour les associations et leur matériel et bientôt, peut-être, le local technique.

Les coûts : 1,3 million d’euros pour la maison communale, ¼ de million d’euros pour l’école et ½ million d’euros pour le local technique, ….  Ça fait très cher l’échec.

 

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