Bisannuelle la voirie. Quand tout va bien !

La voirie tenait une place de choix au programme de la liste conduite par le maire actuel. Dans sa profession de foi, il faisait le bilan de l’action conduite au mandat précédent.

Programme 2018, il l’affiche dans sa profession de foi à 156 110€. C’est conforme aux prévisions. Vérification faite, le réalisé n’est pas à ce niveau. Il est de 193 102,2€. OK pour les montants 2014 et 2016, à quelques nuances près (71 801,04€ en 2016, relevés sur le Budget Primitif consultable sur le Bulletin Municipal). Pour 2018, c’est un peu plus. Une différence de quelques 37 000€. Le CM l’a validé le 9 mars 2020 à hauteur de 193 102,2€, article 2151 du budget. La presse déclare 193 000€. Bon, on ne va pas en faire un pataquès. Mais cela interpelle. L’écart est quand même de 37 000€ !

Alors faisons appel à la mémoire. Le 9 mars, n’était-ce pas la semaine des élections municipales (le 15 mars) ? Qu’est-ce que cela change ? Rien ! Si ce n’est que l’électeur s’est prononcé avec des données erronées. Un peu comme le coût de la salle communale aux municipales de 2014, annoncé à un million d’euros. Mais le passé appartient au passé !

« Les travaux de voirie, c’est tous les 2 ans » : déclaration du maire. Vérifié (on n’est jamais trop prudent). Cela a démarré en 2012 avec le chemin des Odinets, magnifique tapis de 112 900€ qui mérite le détour tant il fait le bonheur des tracteurs et des vélos. Et, c’est en septembre, les années impaires que se font les demandes pour une réalisation l’année suivante. Septembre 2011 pour le chemin des Odinets, réalisé en 2012. Pourtant, en septembre 2012, la délibération n°25-09-2012-1 ignore la règle des 2 ans. Le Département la rejette. Ce n’était pas son tour. Représentée l’année suivante, délibération du 25 septembre 2013, elle est acceptée.  

Cette « anomalie » de 2012 n’est pas isolée. Ainsi, les travaux prévus en 2018 sont reportés en 2019, tant en réalisation physique que financière. Pourquoi, on ne sait pas. Au fait : « tous les 2 ans » ça veut dire quoi ? En règle générale, la gestion financière se fait après paiement. Si tel est le cas, la commune pourrait avoir perdu une année. Elle ne l’a pas vu sous cet angle. Pour preuve, une délibération est adoptée en 2019 pour réalisation en 2020. A ce jour, on ne sait pas où en est ce dossier. Il se pourrait qu’il subisse le même sort que celui présenté en 2012. A savoir, nouvelle délibération pour ce dossier ! Mais on ne sait pas. Comme quoi on ne doit pas se contenter de définitions approximatives.

Donc, on sera édifié en septembre. Dans quelques jours. Est-ce bien sûr ? Le programme 2020 s’est détaché des pratiques habituelles. Il a été délibéré non pas en septembre 2019, mais en décembre. Le 5 pour être précis. Un oubli ? Peut-être. Mais auquel cas un oubli devenu urgent. Tellement urgent qu’on a oublié de l’inscrire à l’ordre du jour. En infraction avec la loi et passible d’annulation !!! Elle est adoptée à l’unanimité.

Le bilan financier. Si, ça existe ! Pour ces 4 années de voirie, les prévisions étaient de 380 012€. Les réalisations de 477 246€ d’après le suivi budgétaire. Soit un dépassement de 25%.

Dernier point qui n’est JAMAIS abordé : les subventions du Département. Elles évoluent entre 25 et 40%. Tout dépend de l’enveloppe du Département et des demandes des communes. Elles absorbent tout juste le dépassement prévisionnel. De bilan, il n’est pas non plus question.

En résumé :

« Les travaux de voirie, c’est tous les 2 ans » : une règle verbale très approximative

Le programme voirie présenté dans la profession de foi est entaché d’erreurs.

Le Département rejette la demande en 2012. Non-respect de de la règle des 2 ans.

Les travaux prévus en 2018 ont eu lieu en 2019. Non-respect de de la règle des 2 ans.

La demande d’inscription pour 2020 a eu lieu tardivement et ne respecte plus la règle des 2 ans.

Les travaux 2020. Pas d’info

La délibération 2019, n’était pas inscrite à l’ordre du jour. Elle ne respecte pas la loi.

Le coût des travaux réalisés, supérieur de 1/3 aux prévisions. Aucune analyse entreprise.

Les subventions du Département, absorbées par des surcoûts prohibitifs.

En conclusion, il en est de la voirie, comme tous les sujets de la commune : l’eau, l’assainissement, l’urbanisme, l’école, la cure, le budget, …. Un seul mot d’ordre : l’opacité. Au mépris des élus locaux, au mépris des habitants et au mépris de la Loi.